HISTORIQUE
Le Circuit d’Anjou consiste à accomplir sept fois
en deux jours le triangle Angers Cholet Saumur Angers,
long de 156 km, entre 9 heures du matin et 19h30.
Trois fois le 16 juin et quatre fois le 17 Juin soit un
peu plus de 1 100 km.
C’est la première course aérienne triangulaire
de ville à ville en France.
Le 1er arrivé empoche 50 000 francs.
Le 2ème 20 000 francs.
Le 3ème 15 000 francs.
Le 4ème 10 000 francs
Le 5ème 5 000 francs.
Le plus rapide sur les sept tours remporte
le Grand Prix de Vitesse (20 000 francs).
Le Règlement:
Les lignes de départ et d’arrivée tracées sur les
aérodromes d’Angers, de Cholet et de Saumur
doivent être franchies en vol et contournées par la droite, sous peine de disqualification.
Le code de circulation est celui de la F.A.I. :
lorsqu'un concurrent double un autre concurrent,
il doit le faire par la droite.
Si deux concurrents se croisent (ce qui ne devrait
pas se produire), ils le font par leur droite.
Une distance de 50 m entre appareils
est recommandée,
de même qu’une altitude de 20 m de vol.
Les Préparatifs:
Afin de permettre aux grands biplans
multiplaces de lutter contre les rapides monoplans monoplaces, les organisateurs qui veulent un règlement équilibré imposent au dernier moment aux légers monoplans des handicaps
sous la forme de lest à emporter.
Henri Mirguet écrit dans L’Aérophile :
Qui gagnera ? Difficile de répondre. Il semble que
la victoire dans le Grand Prix reviendra
probablement à un appareil moyennement chargé,
un biplan, par exemple, mais
ce n’est là qu’un pronostic bien
hasardeux !»
Trente cinq pilotes sont au départ.
Roland Garros pilote un monoplan Blériot, personnel, en toile et bambou, reprenant le modèle qui avait traversé la Manche en 1909, avec des améliorations et un moteur Gnome de 50 ch.
Carte postale officielle annonçant
la venue de Roland Garros.
16 juin 1912
Garros en vol sur le Circuit d'Anjou,
le 16 juin 1912.
Le 16 juin à sept heures du matin, heure du départ,
le temps est calamiteux pour l’aviation,
pluie et vent sont présents sur
le Circuit d’Anjou.
Le comité d’organisation
hésite à remettre l'épreuve, puis prend sa décision.
Le départ est quand même donné vers huit heures
cinquante.
Alors qu’ils étaient vingthuit qualifiés, seulement
onze aviateurs prennent part aux épreuves.
Sept seulement peuvent décoller de la piste.
A 09h06, le premier à s’élancer
est Roland Garros.
Le terrain est si boueux que les machines
s'enfoncent jusqu’à l’essieu. Les grands biplans
multiplaces et les monoplans les plus rapides
sont collés dans la boue et ne peuvent
prendre le départ.
Quatre pilotes seulement parviennent à boucler
le premier tour sous les intempéries:
Garros, Hamel, Espanet
et Brindejonc des Moulinais.
Seuls Garros et Brindejonc terminent
le second tour.
Garros repart à 15h45 pour boucler le troisième et
dernier tour de la journée.
Le BlériotGnome 50 ch de Garros, la veille du
départ à Angers. (Aérophile)
La performance de Garros est exceptionnelle,
il a mis 7h56 pour boucler les trois tours du circuit
le 16 juin, avec une machine de série
et un moteur de 50 ch.
Les organisateurs décident alors de relancer la
manifestation en admettant les quinze concurrents
rescapés de la première manche, sur trois tours
le 17 juin, tandis que Garros
accomplira son dernier tour en solitaire.
La nouvelle épreuve baptisée
«Epreuve Spéciale » ou «Prix d’Anjou sera dotée
d’un Prix de 50 000 francs.
Ainsi, le 17 juin seize pilotes prenent
un nouveau départ.
Espanet remporte officiellement le Prix d’Anjou sur
son Nieuport biplace.
Mais Garros triomphe :
Il gagne le Grand Prix de l’AéroClub de France
et le Grand Prix de vitesse .
Il est en outre le seul à avoir couvert
les 1 100 km du Circuit,
en 11 heures 40 minutes.
Jamais encore un aéroplane n’avait tenu l’air aussi
longtemps, sans la moindre panne de moteur,
dans des conditions atmosphériques aussi
défavorables.
Garros empoche le Grand Prix de
l’AéroClub de France, 50 000 francs.
Le Grand Prix de Vitesse, 20 000 francs.
La 4ème place du Prix d’Anjou, 5 000 francs.
soit 75 000 francs au total sur deux jours.
Roland Garros sur le Circuit d’Anjou 1912, a tenu
14 heures 40 sans problème avec son moteur
Gnome de 50 ch.
Garros après sa victoire dans la course
du Circuit d'Anjou.
(Revue Pionniers)
Roland Garros remporte
le Grand Prix du Circuit d'Anjou
réalisant le circuit dans les temps donnés,
devenant pour la presse
« Le Champion des Champions »